Version imprimable Ecrire une nouvelle fantastique (part 1)

2-3 idées, considérations diverses et remarques pratiques

Note : 3/5 (52 notes)

Voici deux ou trois idées, considérations diverses et remarques pratiques, que je me suis forgées ces dernières années, en tentant d’écrire des nouvelles. Mon expérience est limitée par le fait que j’ai toujours donné (et continuerai à donner, sauf changement brutal de personnalité) dans le registre spécifique de la nouvelle absurde ou fantastique, qui a ses règles propres... Bref.

 

La nouvelle n’est pas un roman en petit. Inutile donc de vouloir écrire une nouvelle à partir d’un sujet de roman : ça ne marchera sans doute pas, ou ça marchera mal. Chaque sujet, chaque idée de livre, a son poids de forme : poids lourd, on en fait un roman, poids plume, une nouvelle. Ca ne signifie pas, bien sûr, que les idées poids plume sont des idées courtes pas plus qu’un petit tableau n’est moins beau qu’un grand sous prétexte qu’il est plus petit.

La nouvelle est un genre poli, parce qu'il ne consomme pas trop le temps du lecteur, mais un peu impoli aussi, parce qu
’il faut claquer la porte assez fort en partant. Elle tend vers une chute, et cette chute doit être un peu bruyante. Il ne s’agit pas forcément d’imaginer une révélation sensationnelle, ou une surprise, ou un piège tendu au lecteur ; simplement, il faut que la chute ait de l’allure, car tout repose sur elle.


Le registre fantastique, le mien, si peuplé de chefs-d’œuvre (Maupassant, Borges, Bioy Casares, Aymé, les Belges, tant d’autres), a ses codes. Beaucoup de nouvelles fantastiques tournent autour d’un petit nombre de thèmes, actualisés et repris sans cesse depuis des temps immémoriaux : le double, la transformation physique, les miroirs, les sosies, les morts qui reviennent, le voyage dans le temps sous toutes ses formes, etc. On peut continuer d’y puiser : c’est inépuisable. Quelques techniques usuelles aident ensuite à mettre l’idée en scène, telles que le récit cadre : au lieu de raconter directement l’histoire, racontons l’histoire d’un type qui raconte l’histoire (on peut multiplier les degrés, l’histoire d’un type qui raconte l’histoire d’un type qui...) On met ainsi de la distance, on crée plus facilement le doute, et on se ménage des petites pauses à peu de frais (« Il s’arrêta pour boire une gorgée de rhum », etc.) ; c’est très pratique, et ça stimule en plus l’imagination pour la chute (deux possibilités : chute dans le récit, chute dans le récit-cadre).

Suite la semaine prochaine.

Bernard Quiriny

52 notes :

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